Arboristes Mag - Numéro 3

FORMATIONS Certains ne connaissent pas du tout ou bien pensent directement à une nacelle lorsqu’on leur parle d’élagage. Il faut parler, expli- quer les tenants et les aboutissants du métier, faire comprendre qu’il ne s’agit pas de paysagisme non plus. Il y a beaucoup de préjugés ou d’idées reçues. La concurrence avec les paysagistes peut être forte, c’est dommage, car nos métiers sont complémen- taires. C'est un métier difficile, comment vous-projetez-vous dans les années à venir ? Ismaël CHIPPRET : J’ai trouvé ça très très physique au début, mais plus on s’habitue à grimper, plus on a des positions ergono- miques dans l'arbre et moins on se fatigue. Petit à petit, quand on voit les formateurs ou des personnes avec de l'expérience grimper, ils sont comme des chats dans les arbres ! Le matériel aide mais il ne fait pas le grimpeur. Ça ne change pas le fait d’être à l’aise dans l’arbre par exemple. Il y a un gros aspect psychologique aussi, il faut oser y aller et affronter ses peurs, se poser beaucoup de questions, c’est par- fois le plus fatiguant (sans compter les conditions climatiques). J’ai fait beaucoup de gymnastique, de hand, de slackline, j’étais plutôt préparé à ça. J’espère pouvoir pratiquer ce métier toute ma vie, c’est le but. Laurat DREZET : C’est un métier difficile et très physique, j’étais préparé à ça, je m’y attendais. Ça n'a pas été compliqué pour moi de suivre la formation, même si ce n’était pas facile tous les jours, nos formateurs nous poussent à avancer et il ne faut rien lâcher. Après, comme pas mal de nouveaux arboristes, il y a des choses que je ne fais pas encore, des choses plus risquées qui demandent plus d’expérience. Par exemple, lorsqu’on manipule des grosses tronçonneuses en l’air, en réalité, le plus difficile n’est pas de les porter mais de les contrôler. On travaille avec des cordes, c’est notre sécurité, il ne faut pas jouer au plus fort mais bien connaître ses limites. Certaines autres tâches demandent plus d’attention et prennent plus de temps, et tout ce que je ne fais pas encore sortant de formation, ça viendra avec l’expérience. Et ça ne m’empêche pas de me pro- jeter facilement plusieurs années dans le métier ! Pierre MATHIS : Le matériel est très important, en début de formation on apprend les techniques les plus “primaires”, ça tire sur les bras, sur tout le corps et on a beaucoup de courbatures. Puis au fur et à mesure les formateurs nous apportent plus de techniques, plus de matériel, qui facilitent le travail et fatiguent moins. Grâce à ça, je me vois bien faire ça encore de nombreuses années, peut-être que je travaillerais jusqu’à 50 ans au lieu de 40 ! Jonathan SERRES : Effectivement c’est un métier difficile, il faut avoir la tête sur les épaules, rester lucide toute la journée, il faut aussi avoir beaucoup de concentration c’est important. Je pense pouvoir faire ça toute ma vie, grimper dans les arbres, être en l’air, ce n’est pas seulement un métier mais c’est aussi de la dé- tente. C’est une sensation difficile à décrire mais vraiment top, c’est clairement une passion, une fois qu’on y goûte on ne peut plus s’en passer. Maxime RIVES : Il faut avoir le métier dans le sang car c'est assez physique. Au cours de la formation il y a toujours 1 ou 2 stagiaires qui abandonnent d'ailleurs. Mais il ne faut pas négliger non plus l'évolution du matériel qui facilite bien le travail. Il y a pas mal de matériels mécaniques venus de l'escalade, de la spéléologie qui permettent de moins se fatiguer physiquement et donc de pratiquer plus longtemps certainement. C'est aussi une hygiène de vie bien sûr, on ne peut pas faire la fête jusque dans la nuit et grimper aux aurores le lendemain. Moi j'espère bien continuer de grimper au moins jusqu'à 50 ans ! Crédit photo : Tristan KRAFT 60 Mag

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