Arboristes Mag - Numéro 3

FORMATIONS Aurélien SASSOUE : Le plus longtemps possible ! Il y a des diffi- cultés, du risque, c’est physique... L’escalade m’a sûrement aidé un peu de ce côté là, je n’ai pas eu d’appréhension par rapport à la hauteur par exemple, mais techniquement ça n’a rien à voir, les univers sont totalement différents. J’espère grimper le plus long- temps possible mais je ne sais pas, on est jamais à l’abri d’une blessure, accidentelle ou non d’ailleurs. Olivier TORIELLI : Le métier est dur, les risques sont impor- tants et donc l’engagement doit l’être tout autant ! On continue d’apprendre tous les jours et c’est fabuleux. Avec la technique qui s’améliore c’est plus facile, j’ai encore baucoup de choses à apprendre, je ne me considère pas assez expérimenté car il me reste beaucoup à faire. Le climat peut être rude, le mistral sous 0° avec la tronçonneuse ou à l’inverse sous 30° avec les copeaux qui nous collent à la peau. Grand air implique qu’on est soumis aux conditions. Mon objectif est d’arriver à travailler toute l’année, de m’orga- niser en fonction des besoins des arbres bien sûr mais aussi en fonction du climat. Je me projette bien dans ce métier tant que je suis en bonne forme et que je peux grimper. Il y a aussi d’autres formes de grimpe, en loisir, ou pour la science en participant à des expéditions par exemple, ça m’intéresse beaucoup égale- ment. Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite se lancer dans ce secteur ? Ismaël CHIPPRET : Il faut avoir beaucoup de volonté. Les accès peuvent être difficiles, les conditions de travail, ça demande des efforts. Il faut parfois se dépasser. C’est important de rester cu- rieux et d’avoir confiance en soi aussi : pousser la réflexion pen- dant le chantier pour assurer la qualité et la sécurité, observer après-coup ce qu’on a réussi à faire pour se rendre compte du travail accompli mais aussi, garder un regard critique... Plus on se pose de questions, plus on progresse. L’esprit d’équipe est important, c’est aussi une question de perspective, il faut s’ai- der des personnes qui sont au sol et ont une perspective diffé- rente, communiquer avec eux. C’est un métier où l’on ne peut pas rester dans son coin, timide et sans trop parler. Laurat DREZET : Il faut avoir de la passion pour avoir l’envie d’ap- prendre la théorie et les connaissances nécessaires. Les deux sont aussi importants l’un que l’autre. Ça ne sert à rien d’interve- nir dans un arbre sans connaissances théoriques, savoir grimper mais ne pas savoir quoi faire et ne pas comprendre ce que l’on fait une fois dans l’arbre n’a pas de sens. Chaque intervention demande de la réflexion qui se rapporte forcément à nos connaissances c'est pour ça que c’est important et pour vraiment s’intéresser il faut de la passion. Parfois il y a de l'appréhension, parfois il y a le côté physique qui fatigue mais il faut s’accrocher lors des moments difficiles. Il ne faut pas ou- blier qu’on monte sur des êtres vivants. Il faut faire attention et se concentrer sur ce qu’on fait. Pierre MATHIS : Il faut avoir envie de travailler en extérieur. C’est un métier sympa, avec de l’évolution possible, chaque jour et chaque action est différente. Il y a la grimpe, la taille, le côté phy- sique du métier, mais aussi la biologie qui est super intéressante. La formation passe super vite, on ne dirait pas qu’on retourne à l’école car c’est une formation avec beaucoup de pratique. L’éla- gage est un métier original avec de l’action et des conditions très physiques, il faut s’accrocher, mais c’est top ! Jonathan SERRES : Il ne faut rien lâcher ! Surtout au début c’est beaucoup d’informations, c’est tout nouveau. Il y a beaucoup d’heure de biologie, de biomécanique de l’arbre c’est super inté- ressant mais en même temps c’est trop court, on veut toujours en savoir plus. Il faut prendre confiance avec le matériel, les arbres car c’est du vivant. Chaque arbre est très différent et chaque jour est nouveau. On apprend en continu ! Maxime RIVES : Le conseil pour moi, c'est la sécurité d'abord, c'est essentiel. Je pense qu'il faut rester humble, savoir se dé- passer et sortir de sa zone de confort (vis à vis de la hauteur, des conditions climatiques,...), ce qui demande une grande motiva- tion. Ce n'est pas facile au début de se retrouver à 20-25 m de hauteur ou de se lever pour aller grimper sous la pluie (tout en sécurité bien sûr !). Aurélien SASSOUE : Je pense qu’il faut bien s’assurer que ce soit un métier qui ne nous attire pas seulement pour la grimpe, les sensations ou le côté ludique. Ça c’est la base du métier, mais on est aussi là pour répondre à un besoin, aux clients, intervenir sur des arbres et préserver un patrimoine arboré avec tout de même un facteur risque. Ce n’est pas un jeu. Olivier TORIELLI : Il faut s’accrocher ! La formation adulte est courte et condensée, il faut suivre le rythme. Pour avoir échangé avec quelques autres, on se rend compte qu’il y a pas mal d’aban- dons dans les années suivant la formation. C’est un métier diffi- cile, mais surtout un métier de passion, il faut s’accrocher pour persévérer, ne pas avoir peur d’aller jusqu’au bout, de continuer... que ce soit pour investir pour soi ou postuler en entreprise... Le maître mot, c’est l’engagement ! 61 É TÉ 2021 3

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