Arboristes Mag - Numéro 3

FORMATIONS Olivier TORIELLI : Depuis le 9 juin dernier, je suis installé à mon compte, j’ai créé mon entreprise Gravitree à Mauves (07), proche de Tournon. Je ne cherche pas à intégrer une entreprise, je sou- haitais vraiment créer la mienne pour conserver cette liberté de ne pas avoir de patron, de hiérarchie, d’horaires. Certains voient le côté administratif comme une contrainte forte, ou peuvent se sentir assailli par le travail... Ce n’est pas mon cas. La gestion ne me gêne pas du tout, je savais à quoi m’attendre, et c’est toujours moins de dossiers que dans mes précédents bou- lots. Il faut en avoir conscience avant de se lancer, bien sûr je pré- férerais grimper toute la journée, mais c’est la vie de l’entreprise, et je le fais selon mon organisation. Quels aspects du métier préférez-vous ? Y a-t-il des facettes du travail que vous appréciez moins, qui vous semblent plus difficile ? Ismaël CHIPPRET : Ce que je préfère dans l’élagage c’est la res- ponsabilité qu’on a. Il faut sans arrêt se poser des questions avant de monter, quand on est en haut de l’arbre et quand on descend. C’est super de pouvoir garder un regard critique sur ce qu’on fait, toujours essayer de faire mieux la fois suivante et continuer de progresser. Le côté sportif est vraiment top aussi, être en hauteur, se déplacer, avoir ces sensations et de l’adrénaline. Par contre, c’est un métier dans lequel on a peu de reconnais- sance. Beaucoup de personnes ne le connaissent pas ou très mal, on travaille dans des conditions difficiles. Parfois on a pas la même vision des choses, certaines entreprises taillent beaucoup, ou bien les demandes des clients ne répondent pas toujours à notre manière de faire. Il faut être pédagogue, expliquer que la réponse de l’arbre à telle opération ne sera pas celle souhaitée. C’est courant, mais on a pas toujours le choix. Je pense qu’après avoir acquis plus d’expérience j’aurais envie de monter ma propre entreprise, probablement avec un ami, pour s’offrir un peu plus de liberté. Laurat DREZET : J’apprécie beaucoup plus la taille que le dé- montage par exemple. C’est vrai qu’on est amené à démonter pas mal d’arbres (des frênes, des sapins,...) à cause des maladies (la chalarose pour les frênes par exemple, les scolytes qui se pro- pagent), c'est décevant. Pour les frênes, le système racinaire est attaqué en premier et ensuite c’est sec sur pied, dans ce cas c’est trop tard, le démontage est la seule issue. Démonter pour dé- monter ne fait pas partie de notre éthique. Quand c’est à la demande du client, on communique avec lui, on dialogue beaucoup, on lui propose quelque chose de mieux adapté pour son arbre et qui réponde également à sa demande (pour la sécurité, besoin de place,...) et surtout sur le long terme. On trouve des alternatives pour conserver les arbres le plus pos- sible. Pierre MATHIS : Je pense que c’est un peu tôt pour voir les aspects négatifs, il y peut-être les conditions météorologiques qu’on ne choisit pas, comme la pluie, mais on fait avec. C’est sûr c’est plus plaisant lorsqu’il fait beau et bon, mais ça ne me dé- range pas plus que ça. Ce que j’aime beaucoup en revanche, c’est qu’il n’y a pas de routine qui s’installe, chaque jour on travaille sur des arbres différents et entre le démontage, la taille, les di- verses actions que l’on peut effectuer sur un arbre, ça permet de faire varier les plaisirs chaque jour. Au niveau technique, on en a vu beaucoup en formation, sur le matériel, les manières de procéder, c’est hyper intéressant. Il faut se remettre en question, même si la formation est terminée, on apprend tous les jours de manière autonome. La formation est presque trop courte finalement ! C’est un métier qui est en constante évolution et l’expérience apporte beaucoup. Crédit photo : Tristan KRAFT 58 Mag

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