Arboristes Mag - Numéro 3

Depuis différents modèles de fausses fourches réglables ont été développés pour permettre aux arboristes de prendre un point d’ancrage sur charpentière de gros diamètres, troncs ou axes dé- pourvus de ramifications. Cette technique apporte de la fluidité et de la souplesse dans l’utilisation du rappel. Pouvez vous nous parler de votre implication dans la nais- sance de l’activité d’accrobranche ? R. S. : A cette même époque, en tant que formateur au CFPF, je devais initier les stagiaires aux techniques de déplacement dans les arbres. Pour ce faire, j’utilisais sur le site de formation un en- semble d’une quinzaine de chênes implantés proches les uns des autres autour d’une mare. Nous avions pris l’habitude de nous déplacer d’arbres en arbres et c’est à ce moment là que l’idée d’une nouvelle forme d’activité a commencé à germer. J’en ai ensuite parlé avec des amis, Marc Douillet et Sylvie Gaillard et nous avons organisé un premier événement dans la forêt de Saou dans la Drôme pour des intervenants du CFPF qui passaient leur temps à parler d’arbres sans forcément avoir l’oc- casion de grimper dedans... Nous avons alors cherché un nom pour cette nouvelle activité de loisirs et trouvé l’accrobranche. Ce terme s’inspire de celui utilisé en fauconnerie, une autre de mes passions : lorsqu’un rapace ne revient pas vers son dresseur et passe la nuit dans un arbre, on dit qu’il est branché et dans les années 80 le terme «être branché» était tendance… L’engouement autour de cette pratique a rapi- dement pris de l’ampleur à partir de 1988, mais à titre personnel je m’en suis un peu détaché. Dans ce cadre, nous avons eu l’oc- casion d’utiliser la fausse fourche «classique» réalisée à l’époque en corde à trois torons. Quel regard portez vous sur l’évolution du matériel ? R. S. : J’ai démarré dans la profession avec des cordes toronnées de 16 mm de diamètre et des Prusik gros comme mon poing ! Les équipements et matériels ont beaucoup évolué en 30 ans et c’est une bonne chose, car les professionnels ont gagné en confort, moins de fatigue, moins de troubles musculo-squelettique, plus de sécurité… La première fausse fourche réglable équipée d’une poulie a été un vrai bonheur pour moi ! Ces dernières années, il est certain que le matériel dernier cri a pu être un argument pour garder des jeunes dans les entre- prises. La pénibilité du métier prend parfois le pas sur la passion des arbres et engendre un turn over important. Entre la phase de formation et l’entrée dans une entreprise où le rendement entre en ligne de compte, il y a une marche. Comme dans tous les métiers techniques, l’acquisition des compétences prends du temps... Pour ma part, je n’ai jamais été un grimpeur hors pair et notre métier, ce n’est pas que du grimper ! Roger Sassolas À L’HONNEUR Crédit photo : Loïc MORVAN 8 Mag

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